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Enquête sur les obstacles et les opportunités à faire les apprentissages scolaires dehors, dans les écoles bretilliennes publiques du 1er degré 

Résultats de l’analyse des données obtenues auprès de 97 participants, dont 80 enseignants en Ille et Vilaine, de novembre 2021 à mai 2022

Enquête réalisée par Anne Charlotte Potel, dans le cadre de son Master en Éducation dehors, à l'université du Pays de Galles

     L’annonce ministérielle d’avril 2021 (Blanquer, 2021) invite les enseignants à faire plus d’apprentissages en plein air à la suite des restrictions engendrées par la pandémie du covid-19. La plupart des enseignants du corpus emmenaient déjà leurs élèves pour apprendre hors de leur salle de classe avant cette annonce. Ces sorties en tout genre, se faisaient pour des projets pédagogiques de façon souvent irrégulière, mais pour certains de façon hebdomadaire. Selon les témoignages de participants mais aussi de Tocquer et coll. (2023) concernant cette méthode d’enseignement sur la région Bretagne, faire classe dehors se développe en Ille et Vilaine, bien que le nombre d’enseignants s’y adonnant soient en minorité. Cependant, une grande majorité des enseignants du corpus bretillien (81%) se déclarent favorables à davantage appliquer cette manière d’apprendre à l’extérieur. 

Cette analyse de données collectées tente de comprendre les diverses raisons faisant obstacle au souhait de cette large proportion de participants de faire classe dehors. Elle tente également de les éclairer sur les opportunités identifiées par les participants et dans la recherche. Parmi les raisons les plus récurrentes freinant les enseignants du corpus, c’est le manque de formation professionnelle disponible qui semble être un obstacle, à savoir : « Comment faire tous les apprentissages au programme dehors ? ». Un autre obstacle émanant de l’analyse des données, relate la dualité entre deux paradigmes leur faisant barrière. Cette tension semble découler de l’ancrage des politiques éducatives ayant conditionné l’attitude des enseignants. L’aspect sectaire et linéaire de ces politiques est identifié comme freinant les enseignants à oser changer leurs habitudes de travail de celles qu’ils ont en salle de classe. Pour finir, une analyse des opportunités évoquées dans les données et dans la recherche qui contribuent au choix de faire classe dehors pour les participants sera faite. Celles-ci permettront d’éclairer ceux hésitants, souhaitant s’engager dans cette démarche ou la continuer davantage plus sereinement pour les plus novices ou confirmés. 

     L’obstacle identifié comme toujours un frein pour les enseignants du corpus au moment où ils ont rempli le questionnaire, était d’obtenir des informations ou conseils pour savoir comment adapter les apprentissages faits en classe dehors. Les participants des corpus, expliquent que jusqu’à la fin du mois de mai 2022, ils ne disposaient que d’un faible volume d’informations et de conseils de la part du ministère de l’Éducation. Ce manque d’information fut un obstacle décourageant la majorité des participants, mais cela n’a pas pour autant freiné un quart du corpus des enseignants à trouver le moyen d’y remédier. Ces participants se tournèrent essentiellement vers des sites internet. Deux des éditeurs d’ouvrages scolaires présents au congrès de l’Association Nationale des Conseillers Pédagogiques et Autres Formateurs (A.N.C.P.&A.F.) en mai 2022, disent ne pas avoir remarqué recevoir de demandes découlant d’attentes ministérielles sur cette méthode d’apprentissage, au moment où ils furent interviewés. Mais l’étude de Shama-Brymer et coll. (2018) avise des risques sur les formations adoptant des modèles standardisés concernant les apprentissages en plein air, telles que celles consultables dans des publications en librairie ou sur internet. Cette étude (Brymer et coll.,2018 :11) déclare que les modèles one-size-fits-all font allusion aux vêtements à taille unique dans le prêt-à-porter. Malgré avoir été conçues pour satisfaire le plus grand nombre possible, ces méthodes ne conviennent pas toujours à la morphologie ou aux besoins du corps enseignant de chaque établissement scolaire. Les participants les plus décidés à faire classe dehors, durent donc s’assurer de la fiabilité des informations qu’ils choisissaient parmi celles ne figurant pas sur les sites du gouvernement. Le choix de cette démarche implique des risques éthiques, concernant l’utilisation de ressources que les enseignants utilisent pour s’éclairer. Si celles-ci ne sont pas validées par un comité de professionnels ayant un degré d'expertise à ce sujet, leur déontologie n’est pas garantie. Le mouvement d’éducation en plein air Forest School est une approche mentionnée comme source d’inspiration du modèle français de Faire classe dehors sur la plateforme numérique www.reseau-canope.fr (République française, sans date). Or, plusieurs recherches faites sur l’intégration de façon acculturée de la méthode Forest School dans divers pays, expliquent que la transposition de cette méthode d’apprentissage en plein air qui vient de Udeskole en Scandinavie, ne peut pas garantir les mêmes résultats (Oberle et coll.,2021 ; Shama-Brymer et coll.,2018 ; Leather,2018 ; Dabaja, 2022). En effet, ce concept fut élaboré pour répondre à la singularité des besoins spécifiques à la culture d’un lieu et aux besoins des citoyens y vivant à une époque précise. De plus, un problème lié à la sémantique du terme Forest School apparait dans les documents officiels ou non au sujet de faire classe dehors, car des endroits type forêt ou milieu boisé sont insinués nécessaires. Cette appellation présente des soucis de logistique en vue des principes de cette approche, qui à l’origine se définissait se dérouler dans de tels endroits (Dabaja, 2022). Or, 78,75% des enseignants du corpus ont besoin de transport pour accéder à une forêt, et ce de même pour 51,25% de ce corpus pour accéder à un bois. Leurs chances de pouvoir se rendre régulièrement dans ces types de lieux sont très faibles. Par conséquent, cette distance peut être un obstacle et empêcher ces enseignants éloignés d'une forêt ou d’un bois de se sentir concernés par cette méthode pour faire les apprentissages dehors. Comme l’indique un des participants subvenir aux coûts des transports de plus en plus onéreux est un obstacle important aux sorties scolaires. Les différences de ressources financières municipales, ou celles venant des associations de parents d’élèves, défavorisent les enseignants travaillant dans les endroits ayant moins de budget attribué pour sortir de l’enceinte de leur école. En revanche, la plupart des participants (87%) ont des espaces verts dans l’enceinte de leur établissement, bien qu’en étant pour la plupart situés en milieu urbain. Utiliser ces espaces dehors dans l’école, permet un accès beaucoup moins limité comme le remarquent deux des participants, concernant la sécurité de ces lieux qui sont clos. Plusieurs participants jugent le nombre d’enfants par classe trop élevé à pouvoir tous les gérer en dehors de l’enceinte de l’école. Cette proposition permet donc d‘avoir moins à faire face à cet obstacle. Cela réduit à néant le temps nécessaire pour se rendre autre part. De plus, le souci exprimé par 51% des enseignants du corpus concernant le besoin d’adultes supplémentaires pour encadrer les enfants hors de l’école, ne se pose plus. Cette utilisation de l’espace des terrains scolaires minimise les différences de budget d’une municipalité à une autre pour les sorties. Mais l’étude de Larsson et Rönnlund (2021) démontre tout de même que cette coutume n’est pas encore dans les mœurs en France et combien il apparaît comme un oxymore pour certains des parents et des enseignants d’y concilier les apprentissages et les moments de jeu récréatifs.

Bien que le gouvernement reconnaisse le besoin de reverdir l’enceinte de toutes les écoles (M.E.N.J., sans date.a), 13% des participants du corpus des enseignants n’ont que du bitume dans la leur. Ce matériau accélère le réchauffement climatique et aggrave les risques de blessure pour les enfants. Selon les conclusions de Tocquer et coll. (2023), une consultation plus efficace parmi les agents territoriaux au sujet des aménagements des espaces verts pourrait permettre l’essor des apprentissages en plein air de façon plus ostentatoire. Pour la plus grande majorité des cas, accéder à un terrain de sport non couvert ou un parc situé à environ 500 mètres de l’école peut se faire à pied. Cette marche jusqu’aux sites, peut aussi être un moment permettant des apprentissages, aucun moment passé dehors n’est d’être perdu. Des solutions d’accompagnement pourraient faire appel à la population des séniors à la retraite importante dans le département (I.N.S.E.E,2023). De plus, les jeunes adultes ayant besoin d’expérience professionnelle afin d’entrer sur le marché du travail pourraient eux-aussi contribuer au fonctionnement de ces séances hors de l’école, en ayant un contrat de Service civique (République Française, 2023).

Afin d’entamer leur démarche à faire classe dehors, les enseignants peuvent faire appel au soutien de leur Conseiller Pédagogique (CP). Mais les CP doivent eux-mêmes avoir des directions claires à suivre, afin de les encadrer et faciliter cette hégémonie par le mentorat. Certains CP interviewés démontrent un degré d’hésitation, venant de leur manque de formation à pouvoir transmettre un savoir qu’ils n’ont pas encore acquis. Comme le notent Mierzejewski et Zaid (2022), ce fait les a amenés à improviser car certains CP ne ressentaient pas parfois leur statut hiérarchique suffisant à pouvoir fournir aux enseignants des conseils appropriés sur le développement de telles pratiques. Afin de faire face à l’essor de l’intérêt des écoles, certains participants des corpus ont fait recours à l’intervention de prestataires ayant reçu un agrément du service départemental de l’éducation nationale. L’expertise de ces intervenants apporte non seulement des sources d’inspiration, mais aussi démontre le pragmatisme concernant la sécurité à devoir assurer dans leur situation. Certains intervenants peuvent agir en tant que mentor auprès des enseignants et des CP. Une enseignante cheffe d’établissement du corpus opta pour une activité en plein air correspondant au domaine du programme du cycle 1 Questionner le monde qui nous entoure. Elle utilisa le soutien d’une intervention externe pour réaliser cet objectif pédagogique qui fut une trame véhiculant de nombreux autres apprentissages qu’elle remarqua se faire. Une autre participante CP du corpus fit recours à une intervention externe concernant des activités sur les développements durables, et répondre aux cinq domaines du Socle Commun de Connaissances, de Compétences et de Culture (SCCCC), (M.E.N.E.S.R.,2015).

En plus de l’apport de ressources pédagogiques à ces participantes, les intervenants leur ont permis d’obtenir des connaissances plus approfondies qu'elles n'ont peut-être pas elles-mêmes sur le sujet (M.E.N.J.,2021), et leur application directe dans des lieux spécifiques. Ainsi, en intégrant la pédagogie du milieu ou pedagogy of place selon Gruenewald (2003), les interventions externes offrent des expériences d'apprentissage plus riches et plus sécurisantes, permettant aux participants adultes et enfants de mieux se connecter à leur environnement et à la culture qui y est attachée. Dans son étude des divers types apprentissages et pédagogies, Gruenewald (2003) déclare que de ne pas tenir compte de la pédagogie du milieu répond à une approche qui ne fournit que peu ou pas de dimension sociale, culturelle ou émotionnelle inhérents aux apprentissages en plein air, et qui doivent être utilisées pour un plus grand succès. Cependant, les enseignants doivent participer activement à ces interventions et respecter la circulaire n°92-196 (É.N.C.,1992) qui les y oblige, afin de prendre en compte l'apprentissage effectué par tous leurs élèves, et qu’ils remarquent leurs progrès de façon transversale et holistique. L’utilisation de méthodes d’évaluation et d'analyse avant, pendant et après les séances telles que recommandées par Dewey (1963) et Kolb (1984) permettent aux élèves et leurs enseignants d'en tirer le meilleur parti. D’une part, ce processus donne l'occasion d'approfondir la compréhension des matières par les élèves, et cela leur donne également des éléments de réflexion pour un développement ultérieur. Tout comme pour les enseignants, c’est une opportunité qu’ils ont de réfléchir à leur propre pratique et l’améliorer constamment (Chalmeau & Julien, 2022). En revanche, peu ou pas d'implication des enseignants avant, pendant ou après les séances en plein air, ne permet que d’avoir une approche générique et linéaire, réduisant énormément les avantages des séances dehors.

De plus, cette situation fait bénéficier les enseignants d’une formation qui se déroule sur leur temps de classe, ils n’ont donc pas à devoir s’absenter auprès de leurs élèves. Le souci de devoir recourir à un suppléant pour couvrir leur poste ne se présente pas pour leur hiérarchie. Cela représente des économies et moins de souci pour les élèves sensibles, ayant des difficultés à s’adapter à une autre personne ne leur étant pas familière.  

Parmi un des outils extrêmement utiles à engager les enseignants dans ce type de réflexion est l’application développée par le collectif de www.classe-dehors.org (sans date). Elle facilite le partenariat d’enseignants. Cet outil ingénieux et gratuit permet des échanges sur les informations concernant autant les lieux proches et propices à y faire classe dehors, que sur les activités dont des enseignants ont fait l’expérience et leur apporter de valeureux conseils. Il reste toutefois peu utilisé en Ille et Vilaine jusqu’alors. Ce collectif organise notamment Les rencontres internationales de la classe dehors (2023) qui se déroulèrent à Poitiers du 31 mai au 4 juin 2023 sous le patronage du ministère de l’Éducation nationale, afin d’offrir un volume important d’informations en tous genres, autant scientifiques que pratiques, pour divers acteurs de cette approche et ceux souhaitant s’y initier.

 

Comme l’expliquent plusieurs participants ainsi que le rapport de Buckler et Creech (2014) concernant l’éducation en développement durable, les projets d’école permettent une implication de plusieurs acteurs au sein d’une équipe scolaire et augmente l’impact des interventions des CP ou celles d’intervenants externes. Cela donne davantage d’entrain, de cohésion et de cohérence parmi les élèves et les équipes scolaires, ce que des participants reconnaissent primordial à leur succès. Afin de procurer les moyens financiers nécessaires aux projets, l'agence gouvernementale Trousse à projets fut créée en 2017 (https://trousseaprojets.fr/). Ses rapports d’activité montrent que de nombreux projets ont remporté un grand succès dans les établissements scolaires du 1er degré, depuis que le financement leur est ouvert (Trousse à projets, rapport d'activité 2019). Ces résultats furent convaincants puisque le gouvernement les a pris en compte. Lors de son discours du 25 août 2022, le chef de l’État a renforcé son souhait de mettre davantage en œuvre les formules de ce type en fondant le Conseil National de la Refondation. Le souhait d’agir au sein des écoles se fait par l’octroi de plus de moyens financiers directement à ses acteurs (M.E.N.J.,2023). Ces propos furent confirmés par la suite et traduits par Pap Ndiaye dans son manifeste sur sa politique éducative publié pour la rentrée 2022 (M.E.N.J.,2022b).

Cet élan de délégation aux enseignants ainsi qu’à leurs responsables hiérarchiques dans leurs académies a pour but de faciliter l’apport de solutions mieux adaptées aux besoins individuels sur le terrain par le dialogue et ainsi accélérer leur formation. La synthèse des consultations auprès des chefs d’établissements en Bretagne en octobre 2022 (R.A.B.,2022) indique un besoin d’acquérir des outils permettant l’excellence, l’égalité et le bien-être des élèves. Faire classe dehors fait partie des moyens que ceux présents reconnaissent comme pouvoir y parvenir. Il s'agit notamment de promouvoir la pratique d’interventions de projets d’école. Plus concrètement, cela se traduit par l’attribution de plus de financement pour des projets, nommés fonds d’innovation pédagogique (M.E.N.J., sans date. b) et de façon pluriannuelle pour chaque établissement scolaire le souhaitant. Chose, qui jusqu’alors était restreinte à un seul et unique financement de projet par le gouvernement, par année scolaire (https://trousseaprojets.fr/).  

     La deuxième des raisons au palmarès identifiée par le corpus d’enseignants comme étant un obstacle les freinant toujours le plus à faire classe dehors, est de ne pas oser changer de façon de faire les apprentissages. Comme le remarque Becker (2018) à l’étranger, peu d’activités éducatives ou d’enseignements se font dehors dans les pays où il observe un manque de reconnaissance de la validité de cette méthode d’apprentissage dans leur culture. Il considère l’impact de cette méthode comme minimal, si elle ne figure que dans peu de politiques l’intégrant dans leurs institutions gouvernementales.  Cette situation était celle en France, au moment de la collecte des données analysées ici. En vue du faible volume de documents officiels publiés au sujet de faire classe dehors alors, l’application de cette méthode d’enseignement n’avait à cette époque que peu de légitimité. De ce fait, une faible proportion des enseignants participants ayant osé appliquer ce type de pédagogie, se dit s’être sentie mal à l’aise d’agir envers les opinions majoritairement conservatrices qui considéraient les apprentissages faits à l’extérieur comme ne pouvant pas être académiques. En revanche, Waite (2020) conclut que l’inverse se produit dans les pays ayant intégré cette pratique dans leur culture. Elle explique que de la valoriser par d’autres ministères, en plus de celui de l’Éducation dans les programmes scolaires, met les enseignants davantage en confiance à faire cette démarche. Les propos recueillis auprès de certains CP du corpus démontrent cela pour certains des enseignants en Maternelle dans leur circonscription, qui fait écho à la parution de la mise à jour du programme du cycle 1 dans laquelle faire classes dehors fut plus explicite, (B.O.E.N.J.S., 2021). La motricité, Les arts plastiques et Questionner notre environnement sont les disciplines suggérées à être enseignées dehors dans les programmes scolaires du 1er cycle. Alors que concernant les cycles 2 et 3, le terme dehors figure dans le domaine 2 du S.C.C.C.C. (M.E.N.E.S.R., 2015), comme un des endroits où des méthodes et outils pour apprendre peuvent s’appliquer pour les élèves en Élémentaire sans plus de précision. Cela peut laisser plus de liberté à l’interprétation des enseignants pour un nombre plus important de matières pouvant y être faites. Mais, les données et programmes montrent que cet endroit est principalement utilisé pour les apprentissages par les élèves en Maternelle (B.O.E.N.J.S., 2021 ; M.E.N.J., 2019). Selon Carminatti et coll. (2022) le changement de la norme induit cette réticence à considérer le potentiel pédagogique dans d’autres lieux ou formats que celui traditionnellement connu pour les sujets fondamentaux. Ce choix sémantique attribué à ses matières, ne fait qu’accroître la pression sur le corps enseignant à les appliquer et les valoriser au détriment de tous les autres.

Seulement 17,5% des enseignants participants considèrent essentiel que cette approche fasse partie des programmes scolaires, pour permettre de développer les apprentissages en plein air. L’avis de ces participants va dans le sens des remarques de Waite (2020) concernant le poids que l’intégration dans les textes officiels de faire classe dehors, y attribue plus de légitimité. Cela pourrait permettre de surmonter un des obstacles importants faisant barrière au corpus, qui est le manque de confiance des participants à oser. Néanmoins, un nombre plus important de participants de ce corpus, soit 25% d’entre eux ne semblent pas convaincus que cette solution soit la meilleure, puisqu’ils donnent un avis neutre sur l’impact de l’intégration de cette pratique au programme scolaire. Comme les études de Waite (2020) et Tocquer et coll. (2023) concluent, l’attitude personnelle des enseignants à souhaiter être dehors ou non pour faire classe, est l’un des facteurs le plus décisif. Cependant, les données recueillies démontrent que ce qui pose le plus de problème aux participants pour qu’ils s’y décident, réside essentiellement dans leur attitude à percevoir le programme comme compatible à se faire dehors, ou non. Ce clivage s’entend dans les propos de deux cheffes d’établissement qui déclarent les obstacles de logistique à transposer leur salle de classe dehors quasiment insurmontables. D’autres participants réfractaires considèrent eux aussi les besoins matériels comme leur faisant obstacle à faire classe dehors. De ce fait, une participante se décrit comme ‘frileuse’ à cette méthode. Ces obstacles sont similaires à ceux que Carminatti et coll. (2022) identifient dans leur étude dans le contexte de la pandémie. Leur recherche met en évidence, le sens de frustration exprimé par des enseignants, ayant eu des difficultés à tenter d’appliquer sereinement le format traditionnel d’une pédagogie didactique en classe, mais dans des situations différentes. Les critiques d'Atkinson (2015) et Allal (2011) sur la didactique, mettent en évidence la triangulation entre le savoir, l’enseignant et l’élève, et la servitude des ressources pédagogiques à cet effet. Leurs remarques induisent à penser que l’adaptation des ressources pédagogiques disponibles dehors, soutiennent la didactique. Toutefois, ceux qui souhaitent en faire ainsi considèrent le programme scolaire difficilement compatible avec les apprentissages en plein air et transposable dehors. Les résultats d’évaluations internationales telles que le Programme International pour le Suivi des Acquis (P.I.S.A) de 2018 (O.E.C.D.,2019), viennent s’ajouter aux poids à porter des enseignants d’obtenir de meilleures performances en français et mathématiques de la part de leurs élèves. En effet, une pression supplémentaire sur eux se voit dans les circulaires ministérielles publiées à la suite des résultats assez faibles de la majorité des élèves venant de milieux défavorisés lors de cette évaluation en 2018. Ces circulaires furent depuis mises à jour en 2022 (M.E.N.J., 2022a) afin de redresser la situation lors des prochaines évaluations de ce type. Cela pourrait expliquer les taux beaucoup moins élevés d’enseignants du corpus à avoir fait ces apprentissages dehors. L’étude de Gueudet et coll. (2018) sur les programmes scolaires, confirme que le cloisonnement entre toutes les disciplines répond au besoin des enseignants de respecter un format aussi linéaire et prescriptif que possible qui correspond au format des évaluations du type du P.I.S.A. Les propos d’une des CP interviewée, reflètent la différence ressentie entre le programme plus linéaire en Élémentaire (M.E.N.J.,2019) qui rend les apprentissages y étant faits moins conciliable à appliquer dehors, comparé à la plus grande fluidité du programme du cycle 1.  En effet, au programme en Maternelle, le Français et les Mathématiques à l’écrit, sont des matières ayant autant d’importance, que les autres développements tels que la motricité physique, le développement cognitif, émotionnel et social des enfants (M.E.N.J.,2021). Pour certains participants, l’application sectaire et linéaire des programmes du 1er degré rend l'extérieur trop plein de distractions, tels un fardeau affectant négativement la concentration des élèves. Comme par exemple, les grands espaces où les enfants pourraient vadrouiller trop à leur guise et ne pas rester figés comme en salle de classe pour recevoir les instructions et les exécuter sous le contrôle direct des enseignants. Ou encore les bruits extérieurs en tout genre, empêchant les élèves d’entendre les instructions qu’ils doivent suivre. Ce sentiment explique pourquoi à l’extérieur de leur salle de classe un aspect telle que la météo, qui est peu contrôlable, représente pour la plupart des participants un obstacle toujours, parfois ou souvent les freinant à aller dehors. Tavant (2020) met en garde envers la porosité de la frustration de la part des enseignants envers leurs élèves. L’expression de leurs difficultés à ne pas pouvoir contrôler tous les aspects d’un environnement sont néfastes, et peut réduire la confiance des élèves en eux d’être capables d’apprendre dehors. Les remarques de certains participants, montrent leur avidité de contrôle sur l’environnement d’apprentissage. Toutefois, malgré le climat plus humide et plus froid au Royaume uni qu'en Bretagne, les décideurs des politiques éducatives britanniques, incluent l'apprentissage en plein air dans les programmes scolaires du 1er degré (Dabaja, 2022 ; Leather, 2018). Selon Timar et coll. (2022), les pays qui choisissent d’adopter ce type de modèle comme celui de la Finlande par exemple, le font pour obtenir les mêmes résultats. En effet, les performances des élèves finlandais figurent en haut des palmarès du P.I.S.A. et dans ceux des rapports des Fonds des Nations unies pour l’enfance (ou U.N.I.C.E.F) (Adamson,2010 ; Timar et coll.,2022) concernant le bien-être des enfants. Ces performances démontrent les intérêts à surmonter l’obstacle que la grisaille du temps breton représente parfois. Les données receuillies montrent notamment que se vêtir et se chausser convenablement pour sortir est un obstacle facilement surmontable pour le corpus afin de pouvoir faire classe dehors en toute saison.  Il y a donc un clivage. D’une part, les attentes envers les enseignants sont qu’ils génèrent des données empiriques de façon linéaire, prouvant les aptitudes académiques de leurs élèves. Comme le dit une participante le défi réside dans un changement d’attitude requis envers l’approche prescriptive et étroite de l’enseignement fait en salle de classe, qui renvoi au sens générique et linéaire de la didactique qui y est appliquée. Certes, cela permet de générer des données quantitatives qui correspondent aux méthodes du bachotage comme le décrivent Meirieu (2020a) ou Saillot (2019). Cela permet d’assouvir le besoin des enseignants et celui de leur hiérarchie d’obtenir des données empiriques. Mais ce type de paradigme va à l’inverse des recommandations de l’Union Européenne, que Cefai et coll. (2021) démontrent être nuisible au bien-être des enfants. Développer leurs capacités autres que celles académiques est un besoin plus pressant selon des études (Cerfai et coll.,2021 ; Timar et coll.,2022). D’autre part, les enseignants ont besoin d’adopter une attitude opposée lorsqu’ils font classe dehors, qui leur permet de valoriser les apprentissages faits de façon transversale. Tenter d’adapter les apprentissages dehors au lieu de vouloir les y transposer, est un obstacle identifié comme majeur à surmonter afin que les enseignants du corpus puissent oser sereinement faire classe dehors.

     37,5 % des enseignants participants reconnaissent que leur motivation à faire classe dehors fut de permettre à leurs élèves d’éprouver un bien-être psychique et physique venant du gain de liberté et d’espace. L’avis de Blanquer (2021) sur l’atout sanitaire de faire classe dehors, est aussi confirmé par une participante interviewée. Mais trop peu reste dit concernant la santé psychique des jeunes enfants en Bretagne. Le rapport de l’organisation régionale de santé Bretagne (O.R.S.B.,2022) concernant les enfants ayant entre 0 et 12 ans, indique un nombre effroyable de cas de suicide, plus élevés en Bretagne que la moyenne nationale. Timar et coll. (2022) confirment les conclusions de Louv (2008) et Acampora (2018), dans leur étude d’envergure internationale sur le rapport entre le niveau du bien-être des enfants selon leur environnement parmi les pays de l’Organisation de Coopération et Développement Économique (O.C.D.E). Ils y citent un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé qui démontre la corrélation étroite entre passer le plus de temps possible dehors et de surcroît dans des espaces verts, et les bienfaits que cela procure pour la santé mentale et le bien-être des enfants. Les données du rapport concernant la Bretagne (O.R.S.B.,2022) furent collectées avant les périodes de confinement, qui ne purent qu’exacerber la situation. De plus, puisque l’Ille et Vilaine est le département le plus urbanisé de toute la région Bretagne, l’urgence de rétablir une plus grande égalité parmi les enfants face aux carences engendrés par ces restrictions sanitaires, se fait sentir selon Bretagne et Lang (2021). Ce même rapport de l’O.R.S.B. (2022) annonce aussi que malgré un taux légèrement inférieur à la moyenne nationale, l’obésité est en hausse parmi les jeunes bretons, ainsi que les conséquences liées à leur style de vie trop sédentaire. Les études de Gill (2014), Chawla, (2015) et Guerra et coll. (2021) sont formelles et affirment qu’apprendre dehors améliore les apprentissages de l’ensemble des matières au programme, grâce au gain de bien-être ressenti par les élèves lorsqu'ils se connectent à leur environnement. Le nouveau ministre de l’Éducation inclut le terme du bien-être comme un des trois éléments phares de son manifeste L’école, faisons-la ensemble (M.E.N.J.,2022b). Mais obtenir un niveau d’excellence ne peut pas se réaliser si les élèves sont en mauvaise santé.

De nombreuses données qualitatives des corpus montrent que l'apprentissage en plein air offre aux élèves beaucoup plus de possibilités à pouvoir bénéficier de l'apprentissage par l'expérience. Ces situations offrent aux élèves une plus grande motivation à apprendre et des expériences plus significatives. L’expérimentation implique l’usage de la créativité, qui est une qualité essentielle, requise et reconnue par des participants comme une valeur importante à transmettre aux enfants et à développer. Les décideurs de politiques ont compris que cette qualité est vitale pour l’humanité. Les rapports de Buckler & Creech (2014) concernant leur revue sur l’éducation des développements durables, et plus récemment celui de la commission européenne (Europaea, 2018), des Nations Unies (Unies,2020), l’article de Robinson (2020), la revue de Guerra et coll. (2021), et de Besançon et Lubart (2008), tous reconnaissent la créativité être le moteur de l’innovation, permettant aux développements durables de foisonner davantage et pouvant nous faire mieux gérer les crises en tout genre. Les élèves peuvent transférer et appliquer l'apprentissage abstrait effectué passivement à l'intérieur avec des situations réelles, en utilisant activement tout leur corps et leurs sens. À l'extérieur, les ressources naturelles fournissent une grande variété de stimuli sensoriels moins familiers aux apprenants, contribuant à apprécier et à mieux se souvenir de leurs expériences d'apprentissage (Gill, 2014 ; Chawla, 2015 ; Waite, 2011 ; Guerra et coll., 2021). La pensée critique des élèves est stimulée pour revoir et améliorer tout au long du processus qui se produit plusieurs fois au cours de la même activité. Cela favorise une approche scientifique constructiviste de l'apprentissage comme préconisée par Heron (2009) et que la recherche de Dabaja (2022) explique être plus permise dehors. De plus, il est prouvé dans des études, qu’une approche kinesthésique, telle que celle remarquée en usage dehors par des participants a un impact indéniablement beaucoup plus long et plus pertinent pour les élèves (Leasa et coll., 2017 ; Bara et Bonneton-Botté, 2018 ; Waite, 2011).

En prenant du recul pour laisser les enfants faire et pour qu’ils aient une attitude ludique à expérimenter librement, des enseignants ont remarqué la richesse des situations menant aux apprentissages inopinés. Leather (2018) note que ce phénomène est d’autant plus facilité dehors et combien les modèles de Woods et Bruner y sont plus adaptés, pour cette approche en échafaudage. Ces théoriciens considèrent être des conditions optimales, pour que les enfants deviennent également indépendants dans leurs apprentissages qui leur sont plus ludiques et les motivent davantage. En adoptant cette position, une des participants a pu observer les développements fortuits du langage et la croissance de la motivation innée des enfants à apprendre, à travers leur curiosité et leur créativité naturelles. Une participante explique qu’afin de permettre ce type de développement, oser prendre ce recul pour lâcher-prise est crucial. Mais cela nécessite une remise en question de l’enseignement classique en salle de classe, où la perte du contrôle de l’attention des élèves envers l’enseignant en permanence a tendance à frustrer les enseignants. Malheureusement le conditionnement angoissant de nos sociétés influence le manque d’aisance de certains participants à laisser leurs élèves sortir, car ils considèrent les lieux extérieurs n’étant pas suffisamment sécurisés. L’anxiété de sortir exprimée par des participants peut être liée à la pression non seulement de devoir s’assurer que leurs élèves puissent obtenir les résultats académiques attendus par leur hiérarchie, mais aussi parce qu’ils sont légalement responsables de la sécurité de leurs élèves.  Jusqu’au point où une des participants se dit se sentir plus rassurée en restant en salle de classe. Les travaux de Gill (2007 ;2014) témoignent tout autant que ceux de Guerra et coll. (2021) de ce phénomène impactant sur le manque d’attirance à passer du temps dehors pour beaucoup d’enseignants. Le milieu clos d’une salle de classe est stérile, agencé pour limiter la prise de risques, mais cela est au détriment de procurer des opportunités d’y accroître l’estime de soi des élèves. Les enfants y manquent de chance de se responsabiliser des conséquences aussi positives que négatives des choix qu’ils font. À l’extérieur, ils sont plus encouragés à constamment se surpasser, lorsqu’ils peuvent s’approprier des décisions. Une telle avancée reflète la théorie de psychologie positive de Csikszentmihalyi & Csikszentmihalyi (2014) comme a state of flow, venant d’une recherche sur des sportifs, en quête de dépassement de soi. Le gain d’autonomie remarquée par des participants en faisant classe dehors et la persévérance, sont des qualités jugées essentielles à l'apprentissage (Allal,2011 ; Kansanen,2003 ; Chawla,2015; Dabaja,2022). Les auteurs ayant contribué au recueil de chapitres de Darbellay et coll. (2021) et celui de Wagnon et Martel (2022), démontrent tous combien les méthodes qui attribuent un rôle d’éducateur à l’environnement, facilitent l’amélioration de l’estime de soi, entraînant une plus grande autonomie des élèves dont leur persévérance découle. Ce gain d’indépendance à apprendre ainsi que l’accroissement de la motivation des élèves venant d’un plus grand plaisir et enthousiasme à être dehors remarquée par des participants, sont exploitables une fois de retour en salle de classe. Cette plus grande volonté d’apprendre des enfants, permet aux enseignants de se sentir moins sollicités à se déployer pour assister tous les élèves. Cet allègement peut ainsi permettre aux enseignants participants de mieux faire face aux programmes scolaires qu’ils jugent pour plus de 30% d’entre eux trop lourds. Apprendre dehors est une façon exponentielle de couvrir les programmes scolaires puisque lors d’une même séance, l’apprentissage de divers sujets est abordé, leur complémentarité y est valorisée. La définition d’une des CP du corpus est représentative de celles faites par d’autres participants de choisir le fil rouge d’une discipline comme objectif pédagogique et tisser les autres avec, lorsqu’elle explique que faire classe dehors consiste à : « …  amener à se poser plutôt la question des apprentissages en liant les fondamentaux. Mais en étant dehors, et là on va pouvoir effectivement faire le lien…, on peut quand même apprendre du langage, des sciences, des mathématiques, et cetera. ». La polyvalence des éléments exploitables que les enseignants peuvent trouver dehors, leur permet de faire sciemment usage des multiples propriétés des ressources pédagogiques se trouvant-là. Plusieurs participants sont motivés sachant que dehors, d’innombrables opportunités existent afin qu’ils puissent procurer des ressources pédagogiques répondant mieux aux besoins singuliers de chaque élève. Cela correspond au concept d‘affordance que Luyat et Regia-Corte (2009 :298) expliquent comme : « ... cette faculté de l’homme, et de l’animal en général, à guider ses comportements en percevant ce que l’environnement lui offre en termes de potentialités d’actions. ». Une grande abondance de matériaux, de situations ou divers espaces en tant que ressources pédagogiques, existent dans l’enceinte ou proches des écoles. Ces ressources sont plus organiques, moins limitatives, moins génériques et aussi beaucoup moins onéreuses que celles préfabriquées, achetées pour être utilisées dans une salle de classe. De telles ressources peuvent transmettre des messages subliminaux négatifs des environnements d'apprentissage en intérieur, aux élèves qui ne peuvent pas les utiliser de manière indépendante. Cela est décourageant et contribue à une pratique inégalitaire pour ces élèves les moins capables, pour qui la dextérité est un défi supplémentaire à l’accès des apprentissages académiques (Chawla, 2015 ; Guerra et coll., 2021). Contrairement à cela, la singularité des besoins ergonomiques des élèves à manipuler des cailloux, petits ou grands, des feuilles ou des bâtons sur le sol à l'extérieur, sont plus faciles à manipuler et correspondants aux besoins individuels des élèves. En répondant ainsi mieux aux besoins physionomiques individuels des enfants, les enseignants procurent davantage d’égalité à leur classe à pouvoir comprendre le concept inculqué, ce qui adhère à l’un des principes de L’école, faisons-la ensemble (M.E.N.J.,2022b).

La nature hétérogène et les divers comportements des élèves d'une classe représentent un obstacle à gérer dehors pour certains participants. Les différences d’aptitudes et de besoins peuvent rendre difficile pour les enseignants de déployer un éventail de ressources adaptées à la variété de leurs élèves. Le tout, dans un espace limité lorsqu'ils travaillent à l'intérieur. Les enfants qui accomplissent des tâches avant les autres sont plus susceptibles de perturber leurs camarades, en salle de classe. Alors que dehors, pendant que les autres élèves finissent, ceux inoccupés par la tâche requise peuvent avoir l’espace nécessaire à explorer d'autres dimensions relatives aux objectifs d'apprentissage ludiquement, et continuer à en approfondir leur compréhension sans gêner pour autant les autres.  Ce cas de figure est ce que Dewey (1963), Kolb (1984), Warner et coll. (2020) suggèrent être une forme d’apprentissage extrêmement efficace. Ainsi, les compétences et les capacités des élèves sont complémentaires les unes aux autres par la fluidité des mouvements, davantage possibles à l'extérieur. De plus ils peuvent développer de nouveaux liens d’amitié, et renforcer leur estime de soi et leur sentiment d'inclusion. Cela fournit des interactions entre les élèves précieuses pour développer leur sens de la coopération et de l'intelligence émotionnelle, comme l'ont remarqué certains participants. Vygotsky (1978) considère ces situations comme la zone de développement proximal. L'apprentissage en plein air a une attitude inclusive et égalitaire, qui favorise le sentiment des élèves à valoriser les autres, lors de la réalisation de projets collectifs avec leurs camarades de classe. Alors que lorsqu'ils sont à l'intérieur, les élèves sont à leur bureau statique. Ainsi, leur interaction avec leurs camarades de classe est limitée à leurs voisins immédiats, lorsqu'ils y sont autorisés. Quand les enfants sont amenés à collaborer par niveau de groupe, assis dans une zone spécifique qui détermine la différence des divers niveaux dans leur classe, cela leur donne un message subliminal d'inégalité entre les groupes d'élèves, qui favorise la compétition et peut affecter négativement l'estime de soi de ceux qui appartiennent aux groupes les moins capables et entraver leur apprentissage.

Quelques participants émettent des doutes à pouvoir gérer leurs élèves ayant des troubles du comportement en faisant classe dehors.  Les études de Kuo & Faber (2004), Louv (2008) et Acampora (2018) montrent que les enfants atteints de troubles déficitaires de l'attention gèrent mieux l'apprentissage et perturbent moins leurs camarades à l'extérieur, en particulier dans les espaces verts. Ce sont les affordances naturelles à l'extérieur qui leur fournissent de l'espace, leur permettant de se déplacer plus librement pour faire face à leur hyperactivité, et d’avoir des petits objets pouvant leur occuper les mains et permettent une diversion des tensions psychiques les empêchant de se concentrer sur les explications données aux élèves autrement. Ainsi, ils peuvent plus facilement gérer leur focus et leur participation aux activités. Les enfants les plus sensibles au son peuvent se sentir accablés à l'intérieur. Dans une salle de classe, les sons sont amplifiés, ce qui augmente leur stress alors que dehors des participants disent apprécier de ne plus avoir à subir les résonnances qu’une salle fermée procure. Kuo & Faber (2004), Louv (2008), Chawla (2015) et Acampora (2018) démontrent que l'effet apaisant de la naturopathie, contribue également à rendre les élèves souvent les plus agités en salle de classe, beaucoup plus calmes en rentrant.

Les informations concernant les effets de la crise climatique, scientifiquement présentées au congrès annuel de l’A.N.C.P.&A.F. ont davantage alerté les CP du corpus, de l’urgence à ce que les enfants d’aujourd’hui soient mieux préparés aux défis de demain. Leurs commentaires démontrent combien il est nécessaire de s’engager dans la démarche d’apprendre en plein air, comme étant l’un des premiers pas urgemment requis afin de mieux faire face aux conséquences de notre détachement et manque de respect envers les ressources naturelles.  Cela impacte l’équilibre de la planète que Louv (2008) explique découler de notre syndrome du déficit de nature pouvant être une traduction du titre de son œuvre Nature-deficit disorder.  Faire classe dehors est considéré comme plus éthique, autant en terme de justice sociale que d’écocitoyenneté, et répond à un besoin planétaire de changer les systèmes actuels qui l’asphyxient, par la surconsommation et la concurrence. En passant du temps dehors, et dès le plus jeune âge, des habitudes saines et respectueuse se forment envers notre environnement, et ce que Chawla (2015) démontre aussi dans sa revue littéraire des impacts de la pratique d’activités dehors. Plusieurs enseignants du corpus témoignent de cette connexion possible à établir alors pour leurs élèves. Cependant, l'augmentation de l'urbanisation réduit les opportunités pour les familles vivant dans des zones où l'accès à un espace dehors et vert, est de plus en plus réduit en Ille et Vilaine, comme le dit une participante  et comme le montre le rapport de l’organisation régionale de santé en Bretagne (O.R.S.B.,2022). Reste aussi à considérer si ce lieu est dit être sécurisé. Si on adopte l’attitude anxiogène que les médias nous présentent des lieux publics en extérieur, ces opportunités sont d’autant plus limitées comme l’explique Gill (2007).  Ainsi, les enfants grandissant dans ces lieux ne pourraient avoir la possibilité de développer ce lien d’attachement que s'ils en ont la chance durant leur temps scolaire, et qu’ils soient en position d’égalité avec ceux vivant dans des lieux avec plus d’espaces verts. De plus, un tel lien les amenant à respecter cet environnement, ne peut se former que si les sorties sont régulières. Sinon, les enfants perpétuent l’attitude d'un consommateur irresponsable en utilisant l’environnement négligemment, pour satisfaire leurs besoins anthropocentriques, sans se soucier des conséquences des activités humaines sur la nature et sa durabilité, que Naess et Nanssen déplorent (Repp,2004). Sans quoi, l’agitation entraînée par de rares occasions de sortir, est un obstacle comme le disent des participantes, à ce que les enfants puissent établir cet attachement, et entraîner une prise de risques plus grande et dangereuse, autant pour les enseignants que leurs élèves (Gill,2007). En acquérant un sentiment de familiarité avec le plein air et en utilisant la pédagogie du lieu, ou pedagogy of place inhérente aux apprentissages dehors, on peut permettre aux enfants de s’engager dans des réflexions sur leur lien émotionnel avec cet environnement. Les auteurs tels que Gruenewald (2003) et Wagnon et Martel (2022) le valorisent d’ailleurs comme un atout important pour l’enseignement. De plus, cette régularité répond aux besoins des enfants tel que l’exprime une participante qui reconnait un regain d’élan à apprendre pour ses élèves à la suite des sorties, mais qui semble néanmoins avoir peur de perturber leur routine, alors que des sorties hebdomadaires lui permettraient de maintenir des « … repères et de façons de travailler très ritualisées. » dont elle sait ses élèves avoir besoin.

Les valeurs inhérentes à faire classes dehors précédemment discutées font écho aux valeurs fondamentales de la république française: liberté, égalité, fraternité et toutes présentent aux enseignants l’opportunité d’épouser la devise de Ndja Npape dans son manifeste L’école, faisons-la ensemble: excellence, égalité et bien-être (M.E.N.J.,2022b). Les impacts de multiples bénéfices à faire classe dehors, pouvant ricocher sur toute la société, sont indéniables. La recherche met en évidence les immenses retour des investissements au développement de cette pratique, que ce soit à l’échelle d’une classe ou planétaire. Cela est démontré dans les études d’Adamson (2010), de Timar et coll. (2022), de Waite (2020) de Guerra et coll. (2021) ainsi que les réflexions de Robinson (2020), de Meirieu (2020a, 2020b) et les témoignages de Ferjou (Ferjou et Fauchier Delavigne,2020) et Fauchier Delavigne (Gentils et Fauchier Delavigne,2021) expliquant ces atouts à l’unanimité.

     Pour conclure, les obstacles identifiés dans cette analyse de données concernant les apprentissages en plein air pour les enseignants du 1er degré d’écoles publiques en Ille et Vilaine, sont physiques, psychiques et institutionnels. L’accès à un espace adéquat pour y faire classe dehors requiert une organisation en équipe au sein des écoles, avec le soutien des parents et des agents territoriaux pour pouvoir surmonter ces obstacles d’espace, de météo et des adultes nécessaires à l’encadrement lors de sorties. Les obstacles psychologiques identifiés, concernent la tradition du corps enseignant à avoir une attitude linéaire et sectaire de faire les apprentissages de façon générique en salle et la culture anxiogène envers l’extérieur. Cette pratique est ancrée dans les besoins institutionnels, d’obtenir des données quantitatives qui alimentent des algorithmes au détriment de l’épanouissement émotionnel, physique et social des enfants. Et enfin, d’autres obstacles institutionnels concernent le manque de ressources et de formation correspondantes aux besoins individuels de chaque enseignant et leur classe.

Quant aux opportunités qui sont possibles d’exploiter à développer cette méthode, elles sont nombreuses. Elles correspondent au désir du ministre de l’Éducation nationale d’obtenir un niveau d’excellence dans la qualité des apprentissages faits dehors de façon kinesthésique, et aussi de façon plus égale en profitant de l’abondance de ressources pédagogiques naturelles, qui sont mieux adaptées aux besoins de chaque élève et leur permet de ressentir un plus grand bien-être. En faisant davantage usage du terrain dans l’enceinte des écoles et en investissant selon les plans gouvernementaux pour les reverdir, les obstacles physiques énoncés ci-dessus sont plus aisément surmontables. Le format holistique des programmes du 1er degré permet aux enseignants de tisser davantage de liens entre les apprentissages lorsqu’ils font classe dehors. Ainsi leurs élèves sont plus incités dehors à apprendre par expérience et trouvent plus de cohérence aux apprentissages que les enseignants leur font faire. Ils peuvent ainsi développer plus de curiosité d’autonomie envers les sujets au programme. Cet accroissement de la motivation des élèves lorsqu’ils sont dehors leur permet de s’épanouir autant physiquement, émotionnellement, socialement et mentalement. Cela libère les enseignants de devoir constamment relancer l’élan d’envie d’apprendre nécessaire aux enfants, allégeant leur tâche à couvrir le programme qu’ils jugent souvent trop lourd.

Concernant les opportunités de formation, celles-ci se sont énormément accrues depuis la fin de la collecte des données, faite il y a un an. L’augmentation importante du nombre de ressources numériques ayant vu le jour depuis sur les sites officiels du ministère de l’Éducation traduit une reconnaissance et une volonté du gouvernement de valoriser cette approche. Le nombre de conseillers pédagogiques plus avertis des étapes à suivre a pu s’amplifier. Cela leur a permis de pouvoir mieux guider les enseignants dans leurs démarches à faire classe dehors. De plus, le corps enseignants bretillien a pu avoir l’opportunité de se former en se rendant au colloque qui lui était ouvert à Poitiers, fin mai 2023. Le nombre d’intervenants capables de soutenir ce mouvement et permettre au corps enseignant d’accélérer ses démarches est aussi en essor.

 

N'hésitez pas à contacter l’association Apprendre dehors pour discuter de l’analyse ci-dessous et vous permettre de vous sentir en mesure d'oser commencer cette belle aventure de faire classe dehors.

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